Sept collèges situés sur le littoral comorien vont franchir une nouvelle étape dans l’éducation environnementale grâce à leur inclusion dans le programme international Sandwatch. Cette initiative est rendue possible par une collaboration étroite entre le ministère comorien de l’Éducation nationale et la Commission de l’océan Indien (COI), à travers son projet RECOS (« Résilience des écosystèmes côtiers »).
L’objectif annoncé est de donner aux établissements côtiers les moyens d’observer, comprendre et protéger leurs environnements face aux effets croissants du changement climatique. Dans le cadre de ce partenariat, 36 enseignants et chefs d’établissement issus des îles d’Anjouan, de Mohéli et de Ngazidja ont récemment bénéficié d’une série de formations techniques et pédagogiques. Celles-ci portaient sur l’approche Sandwatch, qui repose sur l’observation scientifique des plages, la collecte de données et l’analyse des transformations du littoral. Les participants ont été initiés à différentes méthodes d’évaluation, comme le suivi de l’érosion côtière, l’étude des dynamiques sédimentaires, l’identification des impacts environnementaux et la mise en œuvre d’actions correctives adaptées.
L’un des éléments clés du programme est son approche participative : les enseignants formés deviennent à leur tour des formateurs, chargés de sensibiliser et d’accompagner d’autres collègues ainsi que les élèves de leurs établissements. Cette dynamique de démultiplication vise à transformer progressivement chaque école côtière en acteur local de résilience climatique, capable de produire et d’exploiter des données environnementales pertinentes. À travers la science citoyenne, les élèves apprennent à observer leur environnement, à comprendre les phénomènes qui l’affectent et à s’engager dans des actions concrètes de protection.
Dans un pays insulaire particulièrement exposé à la montée du niveau de la mer, aux tempêtes et à la dégradation des écosystèmes marins, ce type d’initiative est essentiel. Les Comores font face à une vulnérabilité accrue du fait de leur géographie et de la concentration des activités humaines sur les zones côtières. En impliquant les jeunes dès aujourd’hui, le programme contribue à préparer une génération capable d’anticiper les risques, de s’adapter aux changements et de défendre durablement les littoraux.
Le projet RECOS, à travers lequel Sandwatch est déployé dans l’archipel, est mis en œuvre par la Commission de l’océan Indien avec le soutien financier de l’Agence Française de Développement (AFD) et du Fonds français pour l’environnement mondial (FFEM). Il vise plus largement à renforcer la gouvernance environnementale dans les États membres de la COI, à protéger les écosystèmes marins et à favoriser des modes de gestion intégrée des zones côtières.En intégrant les collèges côtiers au programme Sandwatch, la COI et ses partenaires apportent un appui concret à l’éducation au changement climatique dans l’archipel. Au-delà des outils scientifiques, c’est une nouvelle culture de vigilance, de responsabilité et d’action collective qui est en train de s’installer dans les écoles comoriennes. Une démarche porteuse d’espoir pour la préservation des littoraux et pour l’avenir des jeunes générations insulaires.
