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MOBILITE DE DEMAIN | La Réunion misera-t-elle sur le "Supraways" ?

Et si le transport de demain roulait… dans les airs ? Alors que les embouteillages deviennent quotidiens et de plus en plus pénibles à La Réunion, une innovation venue de l’Hexagone relance le débat sur les alternatives à la voiture.


Et si le transport de demain roulait… dans les airs ? Alors que les embouteillages deviennent quotidiens et de plus en plus pénibles à La Réunion, une innovation venue de l’Hexagone relance le débat sur les alternatives à la voiture. Avec le système baptisé Supraways, le trajet pourrait être réduit à… neuf ou dix minutes seulement. 


C'est une startup française qui développe ce mode de déplacement inédit, à mi-chemin entre l’Aérotrain et le téléphérique, capable de transporter des voyageurs dans des cabines suspendues au-dessus des routes. De quoi imaginer un avenir où la circulation ne se ferait plus horizontalement sur le bitume, mais verticalement, dans les airs. Car il faut savoir qu'aujourd’hui, il faut entre 20 et 40 minutes pour relier l’aéroport Roland-Garros au Barachois, selon l’heure et l’intensité du trafic. De son côté, Supraways propose des cabines légères, accueillant 8 à 10 personnes, glissant à quelques mètres au-dessus des axes saturés, sur un rail discret, entièrement électrique et silencieux. Ce train aérien traverserait Saint-Denis sans jamais croiser un klaxon, un freinage brutal ou un bouchon.


Sur le terrain, l’idée fait déjà réagir. Pour certains passants, séduits par le concept, il est urgent de repenser la mobilité. « Je trouve que c’est super intéressant. Je remarque qu’il y a beaucoup plus d’embouteillages à La Réunion. Sur l’environnement, ça aurait un impact positif », confie l’un d’eux. Du côté des conducteurs, l’enthousiasme n’est pas absent non plus. « En Chine ou au Japon, ils sont déjà là-dessus, donc pourquoi pas à La Réunion. À un moment, ça commence à être très fatigant », explique un automobiliste, las des ralentissements interminables. Le créateur de Supraways, Claude Escala, porte avec conviction ce projet encore au stade du prototype. Pour lui, les avantages ne se résument pas au gain de temps. 


La véritable force du système réside dans sa capacité à cohabiter avec les infrastructures existantes. « L’intérêt de notre technique, c’est qu’elle est sans conflit avec les autres systèmes de transport. Vous pouvez laisser circuler les voitures en dessous, ou bien ouvrir des pistes cyclables et des aires piétonnes », explique-t-il. Supraways promet un impact minimal au sol, tout en offrant de nouvelles possibilités d’aménagement urbain. Sur Saint-Denis, par exemple, Claude Escala imagine “un Barachois transformé en espace vert, avec des cabines qui circulent pratiquement en silence”.


Mais malgré l’enthousiasme suscité, les défis restent considérables. Le premier, et non des moindres, est financier : entre 8 et 16 millions d’euros par kilomètre de rail aérien, selon les estimations. Une somme colossale pour un territoire insulaire où les besoins en infrastructures sont déjà multiples. L’autre obstacle tient à la phase de développement : la technologie Supraways, bien que prometteuse, n’en est encore qu’à ses prototypes. Il faudra donc du temps, des essais concluants et un engagement politique fort pour espérer voir ce train du futur survoler un jour les bouchons réunionnais. Utopie ou révolution en marche ? Le débat est lancé. Ce qui est certain, c’est que face à la saturation routière, La Réunion devra tôt ou tard repenser sa mobilité. Et peut-être qu’un jour, le ciel deviendra la nouvelle route.