Fusepay, une fintech fondée aux Seychelles et spécialisée dans les marchés frontières, vient de lancer une nouvelle plateforme de paiement numérique destinée à transformer les pratiques encore largement manuelles des entreprises locales. Dans un environnement où les chèques papier dominent toujours les transactions commerciales, cette initiative ambitionne de moderniser les flux financiers, d’améliorer la trésorerie des entreprises et de réduire les erreurs liées aux processus traditionnels.
Ce lancement intervient quelques semaines après une levée de fonds de 350 000 dollars réalisée en août dernier. Le tour de table a été soutenu par plusieurs investisseurs internationaux, dont Hustle Fund, Everywhere Ventures, First Check Ventures, Startup Istanbul, ainsi que l’investisseur providentiel Ryan Nesbitt. Ces fonds doivent permettre à Fusepay d’accélérer le développement de sa technologie, de renforcer son équipe et de préparer son expansion régionale. "Aux Seychelles, le paysage des paiements interentreprises reste largement dominé par les chèques papier. Cette situation entraîne des délais importants dans les règlements, pèse sur les flux de trésorerie et accroît les risques d’erreurs administratives. Face à ces limites, la Banque centrale des Seychelles multiplie les initiatives pour promouvoir un système financier entièrement numérique. La plateforme développée par Fusepay s’inscrit pleinement dans cette dynamique nationale de modernisation des paiements", a-t-on aussi expliqué.
Titulaire d’une licence officielle de prestataire de services de paiement et approuvée par la Banque centrale, Fusepay propose une gamme complète de solutions adaptées aux besoins des entreprises. Celles-ci incluent des comptes commerciaux virtuels, des transferts instantanés, des paiements numériques postdatés conçus pour remplacer les chèques traditionnels, ainsi qu’un système de rapprochement automatisé facilitant la gestion comptable. L’entreprise met également à disposition une interface de programmation (API), baptisée Fusepay Bridge, qui permet notamment aux émetteurs de factures — comme les services publics ou les opérateurs de télécommunications — de collecter des paiements électroniques et de délivrer des reçus instantanés.
Fondée en 2024 par Vidhyasahar Thiyagarajan et Francesco Rocchi, Fusepay cible en priorité les détaillants, les grossistes et, plus largement, toutes les entreprises qui dépendent encore de flux de paiements manuels. Son produit phare, FuseCheq, se positionne comme une alternative directe au chèque papier. Il applique une commission de 0,6 % sur chaque transaction traitée, un coût présenté comme compétitif au regard des gains en rapidité, en sécurité et en traçabilité. Au-delà des Seychelles, la startup affiche de fortes ambitions internationales. Fusepay prévoit de s’implanter à l’île Maurice et aux Maldives dans les 18 prochains mois, avant de s’étendre à plus de 20 marchés frontières dans l’océan Indien, en Afrique, les Caraïbes et le Pacifique. En misant sur des économies où les systèmes de paiement sont encore peu digitalisés, la fintech entend jouer un rôle clé dans l’inclusion financière et la modernisation des échanges commerciaux, tout en répondant aux besoins spécifiques des entreprises locales.
