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FILIERE GIROFLE | Les Comores veulent accélérer

Troisième exportateur mondial de clou de girofle derrière l’Indonésie et Madagascar, l’Union des Comores cherche à accélerer la tranformation de cette filière qui joue un rôle central pour son économie et fait vivre de nombreuses familles comoriennes.


Troisième exportateur mondial de clou de girofle derrière l’Indonésie et Madagascar, l’Union des Comores cherche à accélerer la tranformation de cette filière qui joue un rôle central pour son économie et fait vivre de nombreuses familles comoriennes. 


Piliers des recettes extérieures, le girofle représente près de 90 % des exportations agricoles du pays et constitue une source essentielle de revenus pour des milliers de ménages. Mais depuis deux ans, la filière s’essouffle, confrontée à une chute brutale des recettes et à des défis structurels persistants. C’est dans ce contexte que le gouvernement comorien a lancé, lundi 17 novembre, les assises nationales de la filière girofle à Anjouan. Cet événement, organisé sur deux jours, a réuni producteurs, exportateurs, représentants institutionnels ainsi que partenaires techniques et financiers. L’objectif étant d'établir un diagnostic partagé et définir une feuille de route pour redynamiser une filière stratégique mais fragilisée.


Selon le ministère de l’Agriculture, plusieurs axes structurants ont figuré au cœur des discussions. D’abord, l’amélioration de la qualité de la production locale de girofle, un enjeu clé pour maintenir la compétitivité des Comores sur un marché international où les normes sont de plus en plus strictes. La question de la certification des produits ont occupé également une place centrale, car elle constitue un levier majeur pour rassurer les acheteurs et accéder à des segments plus rémunérateurs. Un autre défi majeur porte sur la structuration et la gouvernance de la filière girofle. Les participants sont invités à réfléchir à de nouveaux mécanismes d’organisation, afin de mieux coordonner les acteurs, professionnaliser les chaînes d’approvisionnement et accroître la transparence des opérations. 


Enfin, l’amélioration de la visibilité internationale du girofle comorien ont fait partie des priorités discutées, dans un contexte où la concurrence régionale et mondiale s’intensifie. Ces réflexions interviennent alors que les indicateurs économiques témoignent d’un net recul. Selon les données de la Banque centrale des Comores, les recettes d’exportation issues du girofle ont chuté de 53 % en deux ans, passant de 17,1 milliards de francs comoriens (40,2 millions de dollars) en 2022 à 8,2 milliards (19,3 millions de dollars) en 2024. Une baisse qui s’explique par une combinaison de facteurs défavorables.


Les acteurs de la filière girofle pointent notamment plusieurs contraintes structurelles : une double imposition pesant sur les revenus d’exportation, des frais portuaires et fiscaux élevés, des coûts de fret maritime en hausse et la concurrence jugée déloyale de certains investisseurs étrangers. À cela s’ajoute la baisse des cours mondiaux du girofle, qui a amplifié l’impact sur les revenus des exportateurs et des producteurs. Face à cette situation préoccupante, les Assises d’Anjouan ont constitué une occasion cruciale pour poser les bases d’une stratégie nationale de relance. Comme ce fut le cas pour la filière vanille en octobre dernier, les autorités souhaitent initier des réformes profondes visant à renforcer la gouvernance, moderniser la chaîne de valeur et améliorer la compétitivité des producteurs locaux.