Situé dans l’archipel des Seychelles, à environ 1 100 kilomètres au sud-ouest de Mahé, l’atoll d’Aldabra est l’un des plus grands atolls coralliens au monde. Formé par des récifs ayant colonisé les contours d’un ancien volcan effondré, il se présente sous la forme d’un anneau de quatre îles principales entourant un immense lagon intérieur, difficile d’accès. Cette configuration naturelle a largement contribué à la préservation de ses écosystèmes, restés presque intacts face aux activités humaines.
Aldabra offre une mosaïque d’habitats exceptionnels : forêts de mangroves, lagons, chenaux, récifs coralliens, plages immaculées et îlots émergés. Sa surface terrestre couvre environ 155 km², tandis que la zone marine protégée qui l’entoure s’étend sur plus de 2 500 km², faisant de l’atoll un véritable laboratoire naturel pour l’étude des milieux tropicaux. L’atoll abrite la plus grande population de tortues géantes au monde, avec près de 100 000 spécimens d’Aldabrachelys gigantea, proches parentes des tortues des Galápagos. La richesse avifaunistique y est également remarquable : on y trouve plusieurs espèces endémiques, dont le célèbre râle d’Aldabra, l’un des derniers oiseaux incapables de voler encore existants.
Une fois sur l'atoll, la phrase qu’avait en son temps prononcée le commandant Cousteau en découvrant les lieux pour la première fois en 1953 résonnera peut-être à l’esprit : « Aldabra est l’un des derniers sanctuaires de la planète que l’homme n’ait pas encore profané ! ». Car il n’y a pas que les célèbres tortues, qui pourraient pourtant valoir à elles seules le voyage. Avec son riche biotope, l’atoll abrite plus de nombreuses espèces et sous-espèces endémiques, comme la nésille d’Aldabra, le drongo ou le râle de Cuvier. On y trouve aussi des lézards et des geckos, « la seconde colonie au monde par sa taille de frégatidés et l’une des deux seules population de flamands océaniques », écrit l’Unesco.
Les eaux d’Aldabra, d’une biodiversité marine exceptionnelle, accueillent des récifs coralliens en excellent état, des poissons tropicaux, des requins, des raies manta et même des dugongs. Les plages servent aussi de site de ponte pour les tortues marines vertes et imbriquées, contribuant à la pérennité de ces espèces menacées. L’atoll, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, ne compte aucun habitant permanent, à l’exception d’un petit groupe de scientifiques de la Seychelles Islands Foundation, chargé de sa gestion. L’accès est rigoureusement réglementé afin de limiter les impacts du tourisme et des activités humaines, garantissant ainsi la conservation d’un environnement exceptionnellement préservé.
Malgré ces mesures, Aldabra reste vulnérable aux effets du changement climatique : élévation du niveau de la mer, acidification des océans et épisodes de blanchissement corallien menacent l’équilibre de ses écosystèmes. Des programmes de recherche et de suivi environnemental sont en cours afin de mieux comprendre ces impacts et développer des stratégies d’adaptation. Selon la Seychelles Islands Foundation (SIF), l'organisation mandatée par le gouvernement seychellois, sa mission est d'assurer la surveillance écologique, la réglementation de l’accès (seuls les chercheurs et quelques visiteurs autorisés peuvent s’y rendre) et la mise en œuvre de programmes de conservation de l'atoll.
Notons enfin que SIF affirme qu'elle n'est pas opposée à un développement hôtelier sur l'île d'Assomption car il apportera de nombreux avantages à l'île et à l'atoll d'Aldabra, situé à côté. Toutefois, cette organisation estime que le projet doit être adapté à l'île, compte tenu de sa fragilité. Le projet de développement de l'hôtel Assumption attend l'approbation de l'autorité du plan, après avoir déjà obtenu le feu vert du ministère de l'Environnement après l'achèvement d'une étude d'impact environnemental (EIE). Le promoteur qatari Assets Development Company, prévoit de construire 37 villas de luxe et 4 restaurants sur l'île.
