Plusieurs marques chinoises comme BYD, Chery ou Geely sont de plus actives, notamment via des distributeurs locaux, pour s'imposer durablement sur le marché des voitures électriques dans la région.
Le constructeur BYD (107 milliards $ de chiffre d’affaires en 2024) est le constructeur automobile le plus emblématique dans cette compétition. Le groupe s’appuie notamment sur un partenariat avec le groupe CFAO (présent à Madagascar depuis des décennies) pour distribuer ses modèles dans plusieurs pays de la région. Dernièrement, CFAO Mobility avait annoncé l’introduction officielle des VE de BYD au Nigéria. L’entreprise compte aussi accélérer la mise en place d'un écosystème incluant l’installation de bornes de recharge, l’entretien, les pièces détachées, et des solutions de recharge à domicile.
En janvier 2025, la filiale rwandaise a inauguré sa première concession BYD à Kigali, tandis qu’en septembre 2024, sa filiale kényane avait déjà lancé les modèles BYD sur le marché local. On peut rajouter à la liste des pays comme la Côte d’Ivoire, Madagascar ou encore le Sénégal et le Zimbabwe. Les spécialistes du secteur des voitures électriques notent aussi la stratégie de certaines entreprises misant que le « rebadging » (remarquage). Ce dernier consisteà commercialiser un véhicule existant sous une marque différente, sans modification majeure de sa conception ou de sa fabrication.
Ainsi des marques comme Innoson s'activent pour assembler localement des modèles de Dongfeng sous sa propre marque. Idem pour le groupe IBI Motors qui vient de présenter une citadine électrique construite en Chine sous licence Renault, commercialisée comme un produit local. Citons aussi le constructeur chinois BAIC (Beijing Automotive International Corporation) qui a signé un partenariat avec la société Alkan Auto pour la construction d’une usine de véhicules électriques. Objectif : produire 20 000 unités par an, extensible à 50 000 véhicules d’ici cinq ans, avec un taux d’intégration locale de 48 %, amené à progresser.
Concernant Madagascar, les observateurs estiment que le marché local des voitures électriques est encore embryonnaire mais connait une croissance notable. Bien que le marché ne soit pas encore très développé, il montre une dynamique intéressante, notamment pour les véhicules destinés au transport de passagers. L'adoption des véhicules électriques est vue par la presse locale comme une solution prometteuse face aux enjeux environnementaux, mais son déploiement est encore limité par l'infrastructure énergétique et le manque de cadre institutionnel. Mais dans les deux prochaines années, on table sur une dizaine de grandes entreprises qui se doteront de flottes de voitures électriques. Un marché évalué à plus de 12 milliards d'ariary.
