Les autorités comoriennes ont annoncé l’inauguration prochaine du centre de données de l’administration publique. Co-gérée par l’Agence nationale de développement du numérique (ANADEN) et Comores Câble, cette infrastructure de catégorie Tier 3, dotée d’une capacité d’hébergement de 44,4 térabits, est conçue pour accueillir de manière sécurisée les plateformes numériques de l’Etat et du secteur privé.
Selon les explications fournies, ce centre de données permettra de centraliser les données publiques, en conformité avec les standards internationaux.
“Ce data center vise à réduire la dépendance du pays vis-à-vis des infrastructures étrangères tout en renforçant l’efficacité de l’administration comorienne. Il contribuera à l’optimisation des coûts, à l’amélioration de l’interopérabilité des services publics et à la mutualisation des ressources informatiques. Il facilitera également la mise en œuvre de projets structurants tels que l’identité numérique, les portails e-services, etc”,
a-t-on aussi fait savoir.
D’après les responsables, cette initiative s’inscrit dans le cadre de la stratégie nationale « Comores Numérique 2028 » qui ambitionne d’amener la contribution du numérique dans le PIB à 5% à terme. Son exécution requiert un budget de 21 milliards de francs comoriens (environ 47,8 millions $) dont 59% par le public, 5% par le privé et 36% en partenariat public-privé. En 2024, la Banque africaine de développement (BAD) a octroyé environ 9,51 millions d’euros pour soutenir le Projet d’appui à la digitalisation de l’économie comorienne. Cette infrastructure pourrait devenir un levier pour attirer davantage d’investissements dans le numérique et stimuler la création d’emplois qualifiés dans le pays. Notons qu’à l’horizon 2028, les autorités comoriennes veulent créer 5272 emplois directs grâce au numérique.
Dans tous les cas, cette inauguration marque une nouvelle fois la volonté de l’archipel d’accélérer sa transition numérique. A savoir par ailleurs qu’une délégation de responsables du secteur de l’éducation des Comores a effectué une visite de travail au Sénégal, au mois de mars dernier. La visite visait à permettre au pays d’explorer les méthodologies sénégalaises d’enseignement des STIM (sciences, technologies, ingénierie et mathématiques) et de renforcer les capacités des acteurs éducatifs. Durant son séjour, la délégation comorienne, composée d’enseignants, de chercheurs et d’experts en STIM, a pu découvrir des approches pédagogiques innovantes pour l’enseignement des STIM et observer l’intégration des technologies dans les pratiques éducatives.
Les membres de la délégation ont également étudié les moyens d’améliorer les résultats scolaires, notamment chez les filles, et rencontré des experts et partenaires engagés dans l’innovation éducative. On sait aussi que l’échange entre les deux pays s’est tenu par l’entremise du Centre KIX Afrique 21. Piloté par l’Agence universitaire de la Francophonie, la CONFEMEN et l’Institut de la Francophonie pour l’éducation et la formation, le Centre met en œuvre un programme d’échange d’informations, d’innovations et de meilleures pratiques liées aux politiques et programmes d’éducation entre des pays d’Afrique de l’Ouest, d’Afrique centrale et de l’océan Indien.
