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ECONOMIE REUNIONNAISE | Enfin la reprise ?

Lors de la Rencontre annuelle des assureurs à Saint-Denis, le responsable des études à l’Iedom, Nicolas Gobalraja, a présenté un tableau plus optimiste de la conjoncture économique réunionnaise. À la demande du président du Comité des assureurs, James Huet, qui espérait « des bonnes nouvelles », l’économiste en a effectivement livré plusieurs, révélant en avant-première certains constats de la note du troisième trimestre, encore non publiée.


Lors de la Rencontre annuelle des assureurs à Saint-Denis, le responsable des études à l’Iedom, Nicolas Gobalraja, a présenté un tableau plus optimiste de la conjoncture économique réunionnaise. À la demande du président du Comité des assureurs, James Huet, qui espérait « des bonnes nouvelles », l’économiste en a effectivement livré plusieurs, révélant en avant-première certains constats de la note du troisième trimestre, encore non publiée.


Selon lui, l’économie de La Réunion a probablement touché un “point bas” au premier trimestre 2025, amorçant depuis une reprise progressive. Celle-ci reste toutefois fragile, car elle dépendra du maintien des exonérations de charges sociales et de l’aide fiscale à l’investissement. « La Réunion est très exposée à la consolidation budgétaire du projet de loi de finances », a-t-il averti, rappelant l’importance de ces dispositifs pour soutenir l’emploi et la compétitivité des entreprises locales.


La décision du gouvernement de renoncer à la réduction de 350 millions d’euros sur la Loi pour le développement économique des outre-mer (Lodeom) est venue rassurer le tissu économique local. Ce signal positif tombe à point nommé, car 67 % des chefs d’entreprise interrogés par l’Iedom estiment que l’incertitude politique nationale pèse négativement sur leur activité. Malgré cela, l’indicateur du climat des affaires s’est stabilisé à 97,5 points au troisième trimestre, traduisant une économie encore prudente, mais sur la voie de la consolidation. Pourquoi, alors, l’Institut voit-il des perspectives encourageantes ? D’abord, parce que l’activité dans les services marchands, qui représentent 40 % de la valeur ajoutée de l’île de La Reunion, a cessé de se dégrader. Ensuite, parce que l’inflation est restée sous la barre des 2 % pour le septième mois consécutif, un niveau qui soutient le pouvoir d’achat des ménages.


En 2025, le salaire moyen par tête a progressé de 2,2 % à fin juin, tandis que les prix n’ont augmenté que de 1,5 %, permettant un réel gain de pouvoir d’achat. Les Réunionnais en ont profité pour consommer davantage, comme en témoigne la hausse des ventes de véhicules neufs (+1,6 %) et l’augmentation des importations de biens alimentaires. « Dans le commerce, on observe un redressement du volume d’affaires », souligne Gobalraja. Cette amélioration du pouvoir d’achat s’est également traduite par une hausse de l’épargne, malgré un environnement de taux d’intérêt en baisse. Les encours de crédit ont augmenté de 4,8 % au deuxième trimestre, tandis que la collecte d’épargne progressait de 5,7 % chez les ménages et de 4,9 % chez les entreprises. Une tendance encourageante selon l’économiste : « L’épargne d’aujourd’hui débouchera sur les investissements de demain. »


Si les indicateurs montrent une reprise « en gestation », quelques fragilités persistent. Les créations d’emplois stagnent, aussi bien dans le secteur privé que public, et l’intérim a perdu environ 200 postes au deuxième trimestre. Ces signaux invitent à la vigilance, d’autant que l’économie locale reste dépendante des décisions budgétaires nationales. En dépit de ces incertitudes, la dynamique observée en 2025 laisse espérer un retour progressif de la confiance économique à La Réunion. Entre inflation maîtrisée, consommation en hausse et reprise de l’épargne, les bases d’une relance durable semblent enfin posées, à condition que le soutien de l’État demeure au rendez-vous.