Mayotte se tourne vers l’avenir avec l’inauguration d’un site d’expérimentation signé Colas. L’entreprise a choisi d’implanter sur son site de Convalescence, à Mamoudzou, un modèle de construction hors site qualifié d'innovant, rapide et entièrement local. Objectif : répondre efficacement aux besoins urgents en logements et en infrastructures scolaires dans un territoire durement touché par le passage du cyclone Chido.
« Le passage du cyclone Chido a provoqué énormément de dégâts sur le bâti. Les besoins en logements, mais aussi en structures scolaires comme des salles de classe, sont devenus très importants », rappelle Jean-Michel Salles, directeur régional de Colas. Face à cette urgence, l’entreprise a souhaité développer une solution concrète, adaptée aux réalités de l’île et à ses contraintes climatiques. À peine quelques semaines après le cyclone, les équipes de Colas Mayotte se sont mises au travail. Dès janvier, elles ont imaginé un système constructif pensé pour allier rapidité et innovation. Le projet a été finalisé au printemps et se déploie aujourd’hui avec une promesse forte : livrer un bâtiment complet en seulement 90 jours.
Un tel délai est rendu possible grâce à une organisation optimisée et au choix du 100 % local. « Tout se fait et se construit à Mayotte », souligne Jean-Michel Salles. L’entreprise ETPC, par exemple, fournit le béton, garantissant réactivité et efficacité. « Nos constructions, c’est de l’innovation 100 % mahoraise, de l’ingénierie de chez Colas Mayotte. Cela n’existe nulle part ailleurs ! », se félicite le directeur régional, convaincu que ce modèle démontre la capacité du territoire à innover pour répondre aux besoins de sa population.
Au-delà de la rapidité, la durabilité occupe une place centrale dans cette expérimentation. Les six premiers logements de type T3 actuellement en construction sont conçus pour être entièrement recyclables. Les éléments constitutifs peuvent être démontés et réutilisés, tandis que le béton, une fois concassé, retrouve une seconde vie. Selon toujours les explications fournies, cette approche circulaire répond à un double objectif : limiter l’impact environnemental tout en offrant des constructions adaptées aux risques naturels de l’île. « Ces constructions innovantes sont également conçues pour résister aux séismes et aux cyclones. Après Chido, il y a eu une nouvelle donne : il fallait imaginer des solutions concrètes qui répondent à la fois aux contraintes environnementales et à l’adaptabilité des bâtiments », explique Jean-Michel Salles.
Côté coûts, Colas affirme pouvoir maintenir des prix attractifs. Avec un prix de revient estimé à un peu plus de 3 000 euros le mètre carré, ces nouvelles constructions se positionnent comme compétitives par rapport au marché actuel, tout en offrant des garanties de durabilité et de résilience accrues. En lançant cette expérimentation, Colas affirme ne pas se contenter de bâtir des logements mais propose une nouvelle manière de penser la construction à Mayotte. « Rapide, locale, circulaire et adaptée aux défis climatiques, cette initiative pourrait bien devenir une référence pour la reconstruction et l’aménagement du territoire dans les années à venir », a-t-on également fait savoir.
