De Mkwiro à Vanga, sur la côte sud du Kenya, un groupe d’« Ocean Defenders » malgaches et mauriciens a récemment pris part à une mission d’échanges d’expériences. L’objectif : renforcer la gestion communautaire des ressources marines en s’inspirant des pratiques locales et en partageant leur propre savoir-faire.
Selon les explications fournies par la Commission de l'Océan Indien (COI), cette initiative s’inscrit dans le cadre du projet RECOS, porté par l'organisation régionale et soutenu par l’Agence française de développement (AFD) ainsi que le Fonds français pour l’environnement mondial (FFEM). Durant plusieurs jours, les participants venus de Madagascar et de Maurice ont sillonné les villages côtiers kenyans afin de rencontrer les communautés locales et d’échanger sur les solutions de conservation mises en œuvre. À travers ce voyage, il ne s’agissait pas seulement de transmettre des connaissances techniques, mais aussi de créer des liens humains forts autour d’une cause commune : la protection des écosystèmes marins.
L’un des moments forts de cette immersion a été la rencontre avec l’ONG Comred et les Beach Management Units (BMU). Ces structures locales, mises en place pour gérer collectivement les ressources halieutiques, sont reconnues comme des exemples de gouvernance participative. Elles permettent aux pêcheurs et aux riverains de prendre part directement aux décisions concernant l’utilisation durable de leurs océans. Les délégations ont ainsi pu observer comment ces BMU favorisent la responsabilisation des communautés tout en contribuant à préserver la biodiversité. Les discussions ont porté sur les bonnes pratiques, les défis rencontrés et les pistes d’amélioration possibles pour renforcer la résilience face aux menaces pesant sur les ressources marines.
À Majoreni, les participants ont découvert une initiative originale : l’apiculture en mangroves. Cette activité, qui associe protection de l’écosystème et génération de revenus pour les habitants, illustre parfaitement la manière dont des solutions locales peuvent concilier économie et environnement. Le miel issu de ces ruches spécifiques est à la fois un produit de qualité et un symbole d’harmonie entre les communautés humaines et leur environnement.
À Vanga, les visiteurs ont été initiés à un projet novateur de carbone bleu. Ce mécanisme, qui valorise la capacité des écosystèmes côtiers tels que les mangroves à stocker le carbone, ouvre de nouvelles perspectives pour financer la conservation. Portée par la communauté locale, cette initiative démontre qu’il est possible de lier lutte contre le changement climatique et développement communautaire. Au-delà des aspects techniques, ce programme a surtout été une aventure humaine. Les participants ont partagé des récits inspirants, multiplié les rencontres bienveillantes et échangé avec des leaders locaux, dont de nombreuses femmes engagées pour la préservation des océans. Ces moments de dialogue ont permis de renforcer la confiance mutuelle et d’ancrer l’idée que la conservation ne peut réussir qu’en impliquant pleinement les communautés concernées.