Un atelier régional stratégique réunissant des experts venus de différents pays, dans le but de renforcer les capacités de réponse face aux catastrophes naturelles et sanitaires, s'est tenu à Maurice dernièrement.
Organisé par le Bureau des Nations Unies pour la Réduction des Risques de Catastrophes (UNDRR), cet événement s’inscrit dans le cadre du projet RDRMIO (Renforcement de la Résilience aux Désastres dans la région de l’Océan Indien), mis en œuvre par la Commission de l’océan Indien (COI), avec le soutien de l’Union européenne à Maurice et en collaboration avec la Croix-Rouge néerlandaise (Rode Kruis).
Une alerte précoce est un système de surveillance, de communication et de mobilisation qui vise à prévenir à temps les populations et les autorités en cas de menace imminente : cyclone, inondation, éruption volcanique, épidémie, etc. L’objectif est clair : sauver des vies, protéger les moyens de subsistance et réduire les dommages matériels. Mais pour que ce système fonctionne efficacement, il ne suffit pas de détecter le danger. Encore faut-il que les bonnes informations soient collectées, analysées, validées et transmises rapidement et de manière compréhensible à ceux qui en ont besoin : décideurs, services d’urgence, mais aussi communautés locales.
Les pays de la région de l’océan Indien, en particulier les îles et les États côtiers d’Afrique, sont régulièrement confrontés à des catastrophes naturelles de plus en plus fréquentes et intenses, notamment en raison du changement climatique. Or, malgré les progrès réalisés, les capacités de prévention et de gestion des risques restent inégalement réparties, et souvent insuffisantes pour anticiper les crises. C’est dans ce contexte qu’est intervenu l’atelier de Maurice, qui a réuni des participants venus de l'Indianocéanie mais aussi d'autres pays africains : le Burundi, l’Angola, la République centrafricaine, le Soudan du Sud, l’Ouganda, le Mozambique, le Kenya, Sao Tomé-et-Principe et la République du Congo.
Au cœur des échanges, un objectif central : améliorer la qualité des données transmises en cas de risque. Cela suppose non seulement de renforcer les compétences techniques des services en charge de la gestion des catastrophes, mais aussi de mieux coordonner les acteurs, de moderniser les outils d’observation et d’alerte, et de rendre l’information plus accessible aux communautés vulnérables. Parmi les priorités abordées : la fiabilité et la rapidité de la remontée d’informations depuis les zones à risque, l’intégration de données scientifiques, météorologiques, hydrologiques ou sanitaires dans les mécanismes d’alerte et la formation continue des équipes locales pour interpréter et diffuser efficacement les alertes. Les participants ont aussi beaucoup échangé sur l’adaptation des messages d’alerte aux contextes linguistiques, culturels et technologiques des populations concernées.
"L’atelier a mis en lumière l’importance d’une coopération régionale renforcée. Car les catastrophes ne connaissent pas de frontières : un cyclone peut frapper plusieurs pays, une épidémie se propager d’une île à l’autre. D’où la nécessité d’échanger les bonnes pratiques, de mutualiser les ressources et de bâtir ensemble des systèmes résilients",
ont indiqué les organisateurs. Grâce à l’appui de partenaires internationaux comme l’Union européenne et la Croix-Rouge, et sous l’égide de la COI, ce projet ambitionne de faire de l’océan Indien une région pilote en matière de réduction des risques.
