L’ opérateur de télécommunications Yas Comores prévoit d'injecter 25 millions d’euros dans son réseau au cours des prochaines années. Selon son directeur général, Christophe Olivier, l’entreprise a obtenu la confirmation d’un prêt auprès de la Banque mondiale.
Le patron de Yas Comores a partagé cette nouvelle au cours de la cérémonie de lancement d’une campagne commerciale autour du cinquantenaire de l’indépendance des Comores. Selon Christophe Olivier, les fonds serviront à accélérer les investissements et le déploiement de nouvelles offres et de nouveaux services en s’appuyant sur les technologies de dernière génération. L’entreprise a par exemple annoncé le lancement de la fibre à domicile (FTTH) pour les particuliers. Le service est pour le moment disponible dans un quart de Moroni, avec l’objectif de couvrir l’ensemble de l’agglomération d’ici septembre, avant une extension à l’ensemble du pays. La société compte également accélérer l’extension du réseau 5G, qu’elle a lancé en mai dernier dans le centre-ville de Moroni, avec une couverture totale de la capitale prévue pour fin juillet.
Yas ambitionne de renforcer significativement sa position sur un marché télécoms comorien qu’il a rejoint en décembre 2016, mettant fin au monopole de la société publique Comores Telecom. La société affirme redoubler d’efforts pour conforter sa présence et gagner en compétitive face à l’opérateur historique. Les observateurs qui rappellent que jusqu’à maintenant, Comores Telecom était le seul à fournir la fibre aux particuliers dans le pays. Il a également lancé la 5G environ deux semaines après Yas. Fin décembre 2023, Comores Telecom revendiquait 655 000 abonnés à la téléphonie mobile sur une population estimée à environ 850 000 habitants. La société comptait également un parc de 2500 abonnés à l’internet fixe (ADSL, FTTH, lignes spécialisées et BLR). Fin mars 2025, Yas a déclaré 300 000 abonnés actifs à la téléphonie mobile, 208 000 abonnés Internet et 124 000 utilisateurs de services financiers mobiles.
Rappelons par ailleurs que le gouvernement comorien a attribué, au mois de mai dernier, les fréquences nécessaires aux opérateurs Comores Télécom et Yas Comores en vue du déploiement de la 5G dans le pays. Suite à cette initiative, l’exécutif a promis des connexions plus rapides, plus fiables et une expérience numérique améliorée pour l’ensemble de la population. "Une fois opérationnelle, cette technologie pourrait accélérer la mise en œuvre de la stratégie de digitalisation nationale", a-t-on aussi souligné.
Dans une étude réalisée par la société américaine Dell Technologies, il est souligné que la 5G permet des vitesses de transmission jusqu’à 100 fois plus rapides que la 4G, avec des latences réduites et une capacité réseau inédite. L'étude ajoute que cela ouvre la voie à des applications avancées nécessitant une connectivité en temps réel, facilitant ainsi la modernisation de nombreux secteurs. « L’arrivée de la 5G aux Comores promet de transformer de nombreux secteurs, de l’éducation à la santé, en passant par les services financiers et le développement économique », a déclaré pour sa part l’Autorité nationale de régulation des technologies de l’information et de la communication (ANRTIC) des Comores.
De son côté, le gouvernement ne cesse de souligner son objectif de faire des Comores une société de l’information et un acteur clé de la révolution numérique d’ici 2030. Les autorités entendent faire du numérique un moteur de croissance économique, un soutien aux autres secteurs et un vecteur de transformation sociale. Cette stratégie prévoit notamment la promotion des TIC, la mutualisation des infrastructures et la diversification du secteur au-delà des télécommunications. Toutefois, des médias régionaux notent que les opérateurs ont seulement obtenu des autorisations d’exploitation des fréquences, sans calendrier annoncé pour le déploiement ni la généralisation du service. Par ailleurs, le coût de mise en œuvre de la 5G demeure élevé.
