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SEGA MAURICIEN | Un symbole de résilience culturelle


Le Séga mauricien représente un exemple remarquable de résilience culturelle. Né dans la douleur de l'esclavage, il s'est transformé en une célébration vibrante de la vie et de l'identité mauricienne. 


Les esclaves, arrachés à leurs terres africaines et malgaches, n'avaient que peu de moyens d'expression pour maintenir leur identité culturelle et supporter leurs conditions de vie difficiles. Le Séga est né de ce besoin vital d'expression et de résistance. 


Les esclaves se réunissaient secrètement la nuit, loin des regards des colons, pour danser et chanter le Séga. Ces rassemblements, appelés "sware séga" (soirées séga), représentaient des moments précieux de liberté où ils pouvaient exprimer leurs peines, leurs joies et leurs espoirs à travers la musique et la danse.


Après l'abolition de l'esclavage en 1835, le Séga a continué d'évoluer, passant progressivement des campements d'esclaves aux plages et aux fêtes populaires. Cette transition a marqué un tournant important : d'expression de la souffrance, le Séga est devenu célébration de la joie et de la vie. 


Dans les années 1960, le Séga a connu une révolution moderne avec l'émergence d'artistes comme Serge Lebrasse et Ti Frère, qui ont contribué à sa popularisation et à son évolution vers une forme plus contemporaine. Les textes, autrefois centrés sur la douleur de l'esclavage, se sont diversifiés pour aborder l'amour, la vie quotidienne et les relations sociales.


Selon les spécialistes, cette évolution témoigne de la capacité de l'art à transcender la souffrance pour devenir un vecteur de joie et d'unité culturelle. Aujourd'hui, le Séga continue d'évoluer tout en gardant ses racines profondes, démontrant la vitalité de la culture mauricienne. Rappelons qu’en 2014, le Séga tipik mauricien a été inscrit sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité de l'UNESCO, reconnaissant ainsi son importance historique et culturelle.


De nos jours, le Séga occupe une place centrale dans la culture mauricienne. Il est enseigné dans les écoles pour préserver ce patrimoine culturel. Les hôtels proposent des spectacles de Séga aux touristes. De nouveaux styles fusionnant le Séga avec d'autres genres musicaux ont émergé (seggae, fusion avec le reggae) et les compétitions et festivals de Séga sont régulièrement organisés.


Notons enfin que le seggae représente l'une des innovations musicales les plus significatives de l'île Maurice. Née de la fusion entre le séga traditionnel et le reggae jamaïcain, cette fusion musicale, apparue dans les années 1980, illustre parfaitement la capacité de la culture mauricienne à s'approprier et à transformer les influences extérieures. 


Le seggae doit son existence principalement à Kaya (Joseph Réginald Topize), figure emblématique de la musique mauricienne. Dans les années 1980, ce jeune artiste de Port Louis commence à expérimenter en mélangeant les rythmes du séga avec les sonorités du reggae. Cette fusion n'était pas qu'un simple exercice musical - elle représentait également un pont culturel entre l'héritage africain du séga et les messages universels du reggae jamaïcain.