À l’occasion de la 30ᵉ Conférence des Parties (COP 30), qui se tient à Belém au Brésil, l’Évaluation indépendante du développement (IDEV) du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) organisera, le 19 novembre, un événement parallèle consacré au rôle stratégique des données probantes dans l’action climatique.
Selon les explications fournies, cette initiative vise à démontrer comment une meilleure utilisation des résultats d’évaluation peut contribuer à déployer à grande échelle des solutions climatiques efficaces, équitables et durables sur le continent africain. Intitulée « Données probantes pour l’action climatique et le développement en Afrique : une synthèse intersectorielle », la session proposera une analyse approfondie de plusieurs secteurs clés : énergie, eau, transports et agriculture. En s’appuyant sur des études rigoureuses et sur l’expérience accumulée par la Banque, elle mettra en lumière les approches qui ont fait leurs preuves et qui peuvent servir de leviers pour transformer les engagements globaux de lutte contre le changement climatique en résultats tangibles de développement.
L’un des moments forts de l’événement sera le lancement du nouvel outil de connaissance de l’IDEV : « Evidence for Climate and Development in Africa : An AfDB Cross-Sectoral Evaluative Knowledge Synthesis ». Ce document ambitionne de devenir une référence pour les décideurs et les partenaires techniques et financiers. Il synthétise plus de dix ans d’évaluations portant sur des thématiques essentielles telles que l’énergie, l’agriculture et les systèmes alimentaires, l’eau, les transports, les villes ou encore la finance climatique. À partir de cette vaste base d’analyses, la publication présente dix messages clés destinés à orienter les politiques publiques, les financements et les stratégies de mise en œuvre.
Cette approche intersectorielle insistante sur les enseignements tirés de l’expérience permet de mieux comprendre les interactions entre les différents domaines du développement et du climat. Par exemple, les évaluations montrent que l’accès à une énergie propre est indispensable pour moderniser l’agriculture, soutenir les chaînes de valeur et améliorer la résilience des populations. De même, une planification urbaine intégrée, fondée sur des données solides, peut réduire les émissions tout en offrant des infrastructures plus sûres et plus inclusives.
Les retombées attendues de cet événement sont multiples. D’abord, il s’agit de renforcer une élaboration des politiques fondée sur des données probantes, afin que les stratégies climatiques nationales reposent sur des solutions testées et adaptées au contexte africain. Ensuite, l’IDEV ambitionne de favoriser une collaboration plus étroite entre les banques multilatérales de développement, les gouvernements et les réseaux d’évaluation, afin de mutualiser les connaissances et harmoniser les bonnes pratiques à l’échelle du continent. Enfin, la rencontre permettra d’identifier des voies évolutives pour accélérer les progrès de l’Afrique en matière de climat et de développement. En combinant preuves scientifiques, retours d’expérience et innovations en matière de financement, l’objectif est d’aider les pays africains à amplifier leur action climatique, tout en soutenant leur développement socioéconomique.
A noter enfin les pays de l'espace indianocéanique accordent un intérêt croissant aux travaux de l'IDEV. Face aux défis communs liés au changement climatique — montée des eaux, érosion côtière, vulnérabilité des écosystèmes et dépendance aux ressources naturelles — ces États voient dans les analyses et recommandations d’IDEV un levier essentiel pour orienter leurs politiques publiques. Les évaluations produites par cette plateforme offrent en effet des données probantes permettant d’identifier les approches les plus efficaces pour renforcer la résilience, améliorer la gestion environnementale et soutenir des stratégies de développement durable adaptées aux réalités insulaires. En s’appuyant sur ces travaux, les pays de la région cherchent à optimiser leurs investissements, à renforcer la coopération régionale et à mieux intégrer la lutte contre le changement climatique dans leurs priorités nationales.
