Fortement dépendantes des importations de combustibles fossiles, les Seychelles veulent accélérer dans leur quête d’indépendance énergétique et de durabilité. C'est dans ce contexte que le développeur indépendant Qair a annoncé dernièrement avoir obtenu un financement majeur destiné à la construction de la première centrale solaire flottante du pays.
Baptisé « Seysun Lagoon Floating PV », ce projet innovant de 5,8 MWc sera implanté sur l’île de Mahé, principale île de l’archipel. Pour le réaliser, Qair bénéficie d’un prêt senior de 5,7 millions de dollars octroyé par la Facility for Energy Inclusion (FEI), fonds spécialisé géré par Cygnum Capital et dédié au développement des énergies propres en Afrique. La part de financement en fonds propres n’a pas été précisée, mais ce soutien financier constitue déjà un jalon décisif pour l’avenir énergétique des Seychelles.
La centrale solaire flottante sera la première du genre aux Seychelles. Elle repose sur une technologie innovante consistant à installer des panneaux photovoltaïques sur une surface aquatique, ici dans un lagon de Mahé. Cette approche permet non seulement de produire de l’électricité verte, mais aussi de contourner une contrainte majeure : le manque de foncier disponible sur ce petit État insulaire. Le projet, attribué à Qair à la suite d’un appel d’offres gouvernemental, sera mis en œuvre en partenariat avec l’entreprise locale Vetiver Tech. Il est adossé à un contrat d’achat d’électricité de 25 ans signé avec la Public Utilities Corporation (PUC), fournisseur public d’électricité et d’eau des Seychelles.
Pour Olivier Gaering, directeur régional océan Indien chez Qair, ce financement marque un tournant : « La centrale solaire flottante Seysun Lagoon sera la première du genre dans le pays. Nous remercions sincèrement la FEI pour sa confiance et son soutien, qui nous permettront de fournir une électricité propre et fiable à Mahé tout en accompagnant les objectifs de durabilité des Seychelles. » Inscrit dans la feuille de route énergétique nationale, ce projet contribue directement aux engagements climatiques du pays. Les Seychelles visent en effet 15 % d’énergies renouvelables dans leur mix énergétique d’ici 2030, tel que défini dans leurs contributions déterminées au niveau national (NDC).
Le solaire flottant apparaît comme une réponse adaptée aux défis spécifiques des îles : faible superficie, forte dépendance aux importations et vulnérabilité face aux chocs énergétiques et climatiques. En réduisant la consommation de combustibles fossiles, ce type d’infrastructure participe également à la sécurité énergétique du pays, tout en limitant les émissions de gaz à effet de serre. En misant sur une technologie innovante et durable, les Seychelles confirment leur ambition de devenir un laboratoire de solutions énergétiques pour les petits États insulaires en développement. Ce projet pourrait ouvrir la voie à d’autres initiatives similaires dans la région, où la transition énergétique est à la fois une nécessité environnementale et un impératif économique.