La Conférence nationale sur la transformation de l’éducation vient de se tenir aux Comores. Enseignants, parents, syndicats et partenaires techniques ont pris part à cette concertation qualifiée par les organisateurs comme le point de départ d’une refondation complète.
Dans un communiqué rapportant le déroulement de l'événement, les responsables ont indiqué que l’accent a été mis sur l’actualisation des programmes, le renforcement de la citoyenneté et la résilience face aux perturbations causées par la pandémie et le cyclone Kenneth, qui a endommagé plus de 400 écoles. « Nous devons rattraper le temps perdu et bâtir ensemble l’avenir éducatif de nos enfants », a plaidé pour sa part le chef de l’État, Azali Assoumani, lors de son discours inaugural, appelant à un effort collectif pour améliorer la qualité de l’enseignement et intégrer les valeurs civiques dès le plus jeune âge.
On sait en outre que cette conférence nationale a été organisée dans un contexte marqué par une économie nationale qui affiche une croissance modérée mais en légère hausse, passée de 3 % en 2023 à 3,4 % en 2024 selon la Banque mondiale. Une économie qui peine encore à faire reculer une pauvreté qui touche plus de 38 % de la population. Et les observateurs de faire remarquer qu'en 2022, le gouvernement a alloué seulement 2,43 % du PIB à l’éducation, un niveau bien en deçà de la moyenne de 5 % observée en Afrique subsaharienne.
Aussi, les réformes à mettre en œuvre visent à mieux aligner les formations aux besoins du marché. Dès 2026, de nouvelles filières professionnalisantes verront le jour à l’IUT de Moroni, avec le soutien de l’Agence française de développement (AFD) à hauteur de 1,67 million USD. Génie civil, éco-construction, maintenance industrielle, agroécologie, cybersécurité et intelligence artificielle feront partie de l’offre. L’objectif est de créer des passerelles concrètes vers l’emploi, notamment dans les infrastructures, l’agriculture durable et le numérique.
"La réussite de cette réforme dépendra de plusieurs leviers, en particulier de la capacité du secteur privé à absorber les futurs diplômés. Des pays comme le Rwanda ou Maurice ont démontré que l’impact d’une réforme éducative est amplifié lorsqu’elle s’accompagne de politiques incitatives à l’emploi. Aux Comores, l’enjeu est désormais de consolider l’élan, d’augmenter progressivement l’investissement public et de renforcer les liens entre école et économie réelle",
a commenté pour sa part un média panafricain.