« Agriculture : un engagement fort du Département pour une souveraineté alimentaire durable. Nous sommes là pour apporter des solutions. » C’est dans cet état d’esprit que le président du Département de Mayotte, Ben Issa Ousséni, accompagné du conseiller départemental du canton de Ouangani et président de la SPL976, Saïndou Attoumani, s’est rendu ce mardi 30 avril à l’usine Mon Pouleti, à Kahani.
Ce site emblématique, co financé à plus d’un million d’euros par le Département, incarne pleinement l’ambition de Mayotte en matière de souveraineté alimentaire. Sur place, les élus ont échangé avec Guillaume Rubin, président du groupe EKWALI-AVM, Elhad-Dine Harouna, président d’AVM, ainsi que leurs équipes, pour faire le point sur les besoins actuels de l’entreprise et les défis rencontrés, notamment à la suite du cyclone Chido, pour les deux filières qui sont aujourd’hui au cœur du développement local : la production d’œufs et l’élevage de volaille de chair.
Parmi les solutions envisagées : la mise en place d’un circuit court, afin de répondre aux attentes des consommateurs tout en garantissant une production locale, durable et de qualité, accessible à toutes et tous. Un « objectif gagnant-gagnant », comme l’a souligné le président Ben Issa Ousséni. Pour accompagner ces projets structurants, un budget de 40 millions d’euros est actuellement à l’étude. "Le Département demeure pleinement mobilisé aux côtés des agriculteurs pour soutenir le développement d’une filière agricole forte, au service des Mahorais", a-t-on aussi lancé à cette occasion.
Rappelons par ailleurs qu'en marge du Salon International de l’Agriculture, tenu au mois de mars dernier à Paris, plusieurs rencontres stratégiques ont eu lieu sous l’autorité de Bibi Chanfi, 2e vice-présidente chargée du développement économique et de la coopération décentralisée. Ces échanges avec des acteurs clés, dont le Premier ministre et l’ODEADOM, ont permis d’aborder des dossiers essentiels pour Mayotte. "L’agriculture mahoraise a été au cœur des discussions, avec des actions concrètes envisagées pour la filière bovine et les cultures végétales", a-t-on rapporté avant de noter que la filière bovine de Mayotte fait face à des défis importants, notamment la nécessité de reconstituer les cheptels de ruminants.
Pour y répondre, une aide exceptionnelle de l’ODEADOM a été demandée à hauteur de 1 million d’euros afin d’importer 100 génisses de race à viande, comme les Gasconnes. La régénération des plantations de cocotiers a aussi été identifiée comme une priorité absolue. Un programme de replantation sur cinq ans a été proposé, avec une demande de cofinancement de l’État pour garantir sa mise en œuvre. Enfin, le volet forestier a également fait l’objet d’échanges importants, avec plusieurs enjeux à relever pour la préservation et la valorisation des espaces boisés de Mayotte.